Protection fonctionnelle en cas de risque

Le Conseil d’Etat, dans un arrêt du 7 juin 2024 (n°476196) rappelle que la protection fonctionnelle désigne les mesures de protection et d’assistance dues par l’administration à son agent afin de le protéger et de l’assister contre les attaques dont il fait l’objet dans le cadre de ses fonctions ou en raison de ses fonctions.

Le Conseil d’Etat précise que cette obligation de protection s’applique également lorsque l’agent est directement et personnellement exposé à un risque avéré d’atteinte volontaire à son intégrité physique ou à sa vie en raison de sa qualité d’agent public.

 

(CE, 7 juin 2024, n°476196)

Secret médical et motivation des décisions

Des éléments couverts par le secret médical peuvent être mentionnés dans une décision de refus d’accident de service (CE, 16 février 2024, n°467533)

Le Conseil d’Etat pose le principe selon lequel le fait que des éléments couverts par le secret médical figurent dans la décision refusant de reconnaître l’imputabilité d’un accident au service n’est pas susceptible de l’entacher d’illégalité.

De plus, le Conseil d’Etat estime que l’annonce d’un réaménagement d’un bureau ou le passage à un demi-traitement à l’issue d’une période de six mois en congé de maladie ordinaire ne revêt pas le caractère d’un accident de service mais relève, au contraire, de l’exercice ordinaire du pouvoir hiérarchique.

 

CE, 16 février 2024, n°467533

Précisions sur les conditions de réintégration d’un fonctionnaire territorial à l’issue d’une mise en disponibilité

Par un arrêt du 7 juillet 2022 (CE, 7 juillet 2022, n° 449178), le Conseil d’Etat rappelle que les règles de réintégration d’un fonctionnaire territorial ayant bénéficié d’une disponibilité pour convenances personnelles.

Il précise également que les propositions formulées par la collectivité en vue de satisfaire à son obligation de réintégration doivent être fermes et précises « quant à la nature de l’emploi et la rémunération et notamment ne pas subordonner le recrutement à la réalisation de conditions soumises à l’appréciation de la collectivité ».

CE, 3ème – 8ème chambres réunies, 07/07/2022, 449178

Obligation de recourir à la médiation préalable pour certains litiges sociaux et de la fonction publique

Le décret n°2022-433, 25 mars 2022, publié au journal officiel du 27 mars 2022, pérennise la médiation préalable obligatoire à certains litiges sociaux et de fonction publique, qui avait été expérimentée d’avril 2018 à décembre 2021.

D’une part, sont concernées certaines décisions en matière d’allocations chômage émanant de Pôle Emploi ou de l’Etat.

D’autre part, sont concernés les litiges des agents du ministère de l’éducation nationale et de la fonction publique territoriale.

Dans ce dernier cas, la collectivité concernée doit avoir signé un accord avec le centre de gestion de la fonction publique territoriale afin de lui confier cette médiation préalable obligatoire. Les centres de gestion communiqueront ensuite aux tribunaux administratifs concernés la liste des collectivités ayant conclu cette convention.

Lire le décret sur le site Légifrance

 

Recours contre les décisions de la HATVP

Par un arrêt du 20 novembre 2020, le Conseil d’Etat s’est estimé compétent pour connaitre en premier et dernier ressort des recours dirigés contre des avis de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) lorsqu’elle émet des décisions relatives à la déontologie de certains agents publics dans le cadre de leur mobilité public et privé (Conseil d’Etat, 4 novembre 2020, n° 440963).

Il lui appartiendra donc d’exercer le contrôle sur ces décisions. Dans cette première décision, il rejette le recours exercé contre l’avis.

Lire la décision sur le site Légifrance

Appréciation concrète des fonctions pour l’obtention d’un CDI

L’article 6 bis de la loi du 11 janvier 1984 impose la transformation d’un CDD en CDI lorsqu’un agent contractuel a été employé dans les mêmes fonctions pendant plus de six ans.

Par un arrêt du 28 juin 2019 (n° 421458), le Conseil d’Etat juge que l’appréciation du caractère identique des fonctions exercées ne dépend pas des désignations (dénomination, rang hiérarchique) figurant sur les contrats, mais sur la réalité des fonctions exercées.

Lire la décision sur le site Légifrance

Licenciement d’un salarié protégé pour inaptitude

Le licenciement d’un salarié protégé doit être autorisé par l’administration. Lorsque le licenciement est justifié par l’inaptitude du salarié à exercer ses fonctions, le rôle de l’administration est simplement de s’assurer que l’inaptitude du salarié justifie le licenciement demandé sans rechercher la cause de cette inaptitude.

Toutefois, dans un avis du 21 septembre 2016, le Conseil d’Etat précise que si l’inaptitude est en lien direct avec des obstacles mis par l’employeur à l’exercice du mandat, l’administration doit refuser l’autorisation du licenciement.

Lire le texte sur le site du Conseil d'Etat